Or, en 1892, il y avait dans le canton de Woodbridge deux pionniers-doyens: Pierre Desjardins et Bruno Dionne, On hésitait donc entre Saint-Pierre et Saint-Bruno comme nom pour la nouvelle paroisse. On était bien embêté pour résoudre ce dilemme. C'est alors que les membres de la jeune communauté se tournèrent vers leur curé, l'abbé Grondin, qui selon la légende, laissa le sort décider. Il écrivit les noms des doyens sur de petits papiers et les mit dans son chapeau.
Le sort favorisa, comme on le sait, l'ancêtre Bruno. Plusieurs demeurèrent un peu surpris de ce choix. Il faut dire que Bruno Dionne était un personnage original. On raconte que chaque fois qu'il sortait de la messe, il se mettait à quêter du tabac à tout et chacun pour bourrer sa pipe. Mais voilà qu'une fois qu'elle était bourrée, il s'en allait un peu à l'écart des gens et ôtait le tabac de sa pipe pour le mettre dans sa blague et s'en retourner répéter son manège près d'un autre bon samaritain. La légende raconte que c'est à cause de cette curieuse habitude que suite au tirage au sort plusieurs se seraient demandés: " Est-ce que ça là de l'allure de se retrouver comme ça avec un Saint-Bruno-pas-de-tabac? " Et c'est depuis ce temps que l'expression est restée.
Ce texte est tiré du dépliant du centenaire de Saint-Bruno (1993).